La maîtrise du vecteur

Quatre piliers de lutte complémentaires et indispensables face à la Flavescence dorée.

La propagation de la cicadelle

Chaque année, plus des trois quarts du vignoble français sont classés en zone délimitée contre la flavescence dorée.

En Bourgogne, la lutte insecticide est ciblée dans les zones à risque de dissémination afin de mieux contrôler et limiter les populations de cicadelle.

Le plan de lutte contre la Flavescence dorée est cofinancé par l’Etat et par la profession via une cotisation dédiée. La viticulture bourguignonne a fait le choix de lutter collectivement. L’organisation des prospections, le suivi des populations de cicadelles, les prélèvements, les analyses ont un coût global annuel de 700 000 euros. L’ensemble de la profession est mobilisé dans la lutte contre la flavescence dorée.

Quel est le vecteur de la flavescence dorée ?

La Flavescence dorée est une maladie de la vigne à caractère hautement épidémique. Son vecteur, la cicadelle Scaphoideus Titanus est inféodée à la vigne. C’est un insecte dit piqueur-suceur qui n’a qu’une génération par an.

L’émergence des premières larves commence au cours du mois de mai. Cinq stades larvaires se succèdent alors, avant que la cicadelle ne devienne adulte, au mois de juillet. Les larves sont peu mobiles et sont présentes sur les pampres. Les adultes restent ensuite présents dans les vignes jusqu’en automne. Ils peuvent voler sur plusieurs centaines de mètres. Au moment de leur naissance, les larves sont saines. C’est en piquant un cep malade qu’elles vont être contaminées et devenir, après un mois d’incubation, infectieuses à leur tour. Après seulement un mois de vie, les cicadelles sont donc susceptibles de transmettre la Flavescence dorée aux ceps environnants.

Comment reconnaître les cicadelles ?

L’insecte vecteur de la Flavescence Dorée, appelé Scaphoideus titanus, est une cicadelle originaire d’Amérique du nord. Cet insecte a été identifié à la fin des années 50 dans le Sud-Ouest de la France. Depuis, sa présence est signalée dans la majorité des vignobles européens. Scaphoideus titanus est inféodé à la vigne où il effectue la totalité de son cycle.

Les éclosions débutent en mai et s’étalent sur une période d’un mois et demi à trois mois selon les froids hivernaux et les températures printanières.

Scaphoideus titanus a cinq stades larvaires non ailés, séparés par une mue laissant sur la feuille l’ancien tégument appelé exuvie. Les larves de couleur hyaline ou partiellement pigmentées sont facilement reconnaissables par la présence de deux taches noires à l’extrémité de l’abdomen. Elles se nourrissent à la face inférieure des feuilles et sautent dès qu’elles sont dérangées. L’adulte ailé, très mobile, apparaît au début de juillet. Il s’accouple et pond sur les bois. Les adultes, surtout les femelles gravides, persistent jusqu’en septembre.

Toutes les cicadelles sont-elles vectrices de la flavescence dorée ?

Non, toutes les cicadelles ne sont pas vectrices de la Flavescence dorée. Seule Scaphoideus titanus est vectrice de la flavescence dorée.

Quelles sont les stratégies de lutte en Bourgogne ?

En Bourgogne, le plan de lutte contre la Flavescence dorée est défini sur “mesure”et selon une analyse de risques. L’objectif de cette analyse est de pondérer le bénéficie-risque d’un traitement insecticide, de considérer les spécificités de l’agriculture biologique et d’intégrer la prospection des vignes mères de greffons.

L’évaluation de risques est utilisée pour graduer le niveau de dissémination de la Flavescence dorée par zone de « risque faible” à « risque élevé ». Chaque zone bénéficie d’un programme de traitement insecticide adapté au risque qui repose sur les critères suivants :

  • L’importance de la Flavescence dorée
  • Le génotypage de la souche Flavescence dorée
  • Les niveaux de population des cicadelles de la Flavescence dorée
  • L’intensité de prospection
  • L’environnement (proximité foyers infectieux, ceps isolés, discontinuité du vignoble)

Pour les ceps positifs à la Flavescence dorée, des analyses par génotypage sont réalisées afin d’identifier les variants présents. Si le variant identifié n’est pas épidémique, aucun traitement ne sera nécessaire l’année suivante, seule la surveillance sera renforcée.

Les traitements sont obligatoires seulement en cas de risque épidémique (zones rouges sur la carte).

Pendant la saison, les équipes de la FREDON suivent l’évolution des stades de la cicadelle afin de positionner le premier traitement insecticide. Des suivis de la dynamique des populations par piégeages de cicadelles sont également réalisés.

Chaque année, les messages réglementaires précisent les zones et les dates de traitements. Pour télécharger celui de 2023, cliquer ici.

Quels sont les vignobles concernés par la lutte obligatoire ?

Conformément à l’arrêté ministériel, la lutte contre la cicadelle de la Flavescence dorée est obligatoire dans les situations suivantes :

  • En vignes mères de greffons et de porte-greffes
  • En pépinières
  • Sur toutes les vignes, situées à l’intérieur des périmètres de lutte définis par un arrêté préfectoral. En Bourgogne, ces zones sont précisées par cartographie.

Quels sont les produits homologués dans la lutte contre la cicadelle ?

Avant tout usage d’insecticide dans le cadre de la lutte contre la Flavescence dorée, nous vous invitons à consulter le mémo vigne ou un conseiller viticole pour adapter au mieux le choix du produit à appliquer.

Vous pouvez télécharger ici la liste des produits homologués pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée : lien vers tableau.

En Bio, quels sont les produits homologués ?

En agriculture biologique, le pyrèthre naturel (Pyrévert ®) est la seule substance active homologuée dans la lutte contre la Flavescence dorée. Il ne peut être remplacé par aucun autre produit. C’est un insecticide extrait de Chrysanthèmes séchées.  Il agit sur les larves par contact. Il est donc primordial de soigner la qualité de la pulvérisation afin que le produit arrive là où sont localisés les larves des cicadelles. Afin d’améliorer la qualité du traitement, un épamprage soigneux avant traitement est indispensable.

Est-ce que le Pyrévert fonctionne ?

Oui, l’efficacité du Pyrévert® a été testée au cours d’un essai national qui a montré une efficacité moyenne de 80 à 85 % avec une stratégie à 2 ou 3 traitements et 60% avec un seul traitement. Le Pyrévert® présente un effet cumulatif : plusieurs applications sont plus efficaces qu’une seule et cet effet se ressent d’une année sur l’autre.

Le Pyrévert® présente une efficacité supérieure sur les larves que sur les adultes.

En complément de la lutte insecticide au pyrèthre naturel, il est possible de réaliser un traitement à l’huile essentielle d’orange douce

SudVinBio  et BioBourgogne éditent des plaquettes d’informations sur la lutte en viticulture biologique contre Scaphoideus Titanus. Un protocole permettant d’évaluer l’efficacité d’un traitement pyrèthre naturel sur sa parcelle a également été mis en ligne.

Quelles sont les bonnes pratiques pour réaliser les traitements obligatoires ?

Comme pour tout traitement phytosanitaire, il est indispensable de respecter certaines bonnes pratiques de traitement.

Tout d’abord, il est impératif de respecter la réglementation et notamment :

  • l’arrêté préfectoral définissant les zones et le nombre de traitements en lutte obligatoire. Attention, l’arrêté préfectoral impose des distances de sécurité riverains ainsi que des ZNT eau de 3m sur le périmètre de lutte obligatoire.
  • l’arrêté de protection des personnes au voisinage des zones d’habitation, des zones accueillant des groupes de personnes vulnérables et des personnes présentes au risque d’exposition aux produits phytopharmaceutiques.
  • l’arrêté relatif à la protection des abeilles et des autres insectes pollinisateurs

Afin de garantir l’efficacité du traitement insecticide, il est nécessaire d’épamprer avant le traitement. Ainsi les larves tombées lors de l’épamprage seront remontées dans le feuillage et atteintes par le produit de traitement. Cette phase d’épamprage préalable est particulièrement préconisée en cas de traitement au Pyrévert®.

L’enregistrement du traitement est obligatoire dans le registre phytosanitaire qui doit être conservé pendant 5 ans.

Quels sont les schémas des traitements obligatoires ?

Depuis 2013, la lutte contre la Flavescence dorée est aménagée en Bourgogne. Chaque année, techniciens et professionnels valident ensemble les modalités des aménagements au plus près des spécificités du terrain. L’analyse de risque prend également en compte les résultats du génotypage des souches de Flavescence dorée qui permet de caractériser le niveau épidémique du génotype de phytoplasme de la Flavescence dorée.

Les différentes zones d’aménagement de la lutte sont précisées sur cette carte.

Comment savoir quelle stratégie de traitement appliquer sur ma parcelle ?

Chaque année, un arrêté préfectoral organisant la lutte contre la flavescence dorée et son vecteur dans les départements de Bourgogne-Franche-Comté est publié. Il détaille les stratégies de traitement par commune.

Depuis 2023, il est possible de visualiser sur une carte des zones délimitées sur lesquelles la stratégie d’éradication est appliquée. La CAVB met également à disposition des cartes de périmètres commune par commune indiquant la stratégie de lutte.

Quand dois-je traiter mes parcelles ?

Chaque année, les dates de réalisation des traitements sont déterminées par le SRAl en fonction des périodes d’émergence des cicadelles.

Vous pouvez retrouver les dates de traitement de votre commune dans la partie “En ce moment au vignoble”.

Pour en savoir plus, consulter la rubrique FAQ

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